Bien sûr, les difficultés commencent le jour où l'on veut arrêter de fumer car le tabagisme entraîne une triple dépendance.
Il y a la dépendance comportementale liée à l'habitude et au plaisir du geste de fumer.
On se défait mal de certaines habitudes, comme fumer après les repas, fumer une cigarette après le travail, ou fumer dans des lieux de convivialité (bars, boîtes de nuit).
On peut parler ensuite de la dépendance psychique, liée à la détente que peut offrir la cigarette.
Enfin, il y a une dépendance physique, qui, contrairement à l'opinion ne concerne pas tous les fumeurs. Il n'existe pas non plus une corrélation parfaite entre nombre de cigarettes et dépendance.
Car nous sommes inégaux devant les méfaits du tabac.
Les chercheurs n'ont pas mis à la lumière tous les mécanismes qui régissent cette dépendance physique.
En fin de compte on connaît très mal ce domaine.
La seule chose dont les chercheurs sont sûrs : la nicotine est fortement impliquée dans ces mécanismes.
La nicotine est dangereuse car elle arrive à se stabiliser sur des protéines présentes à la surface des cellules nerveuses.
Une fois fixée, la nicotine suractive les récepteurs des cellules nerveuses.
Dès lors, le système nerveux est perturbé : une série de mécanismes mal connus aboutissent à la libération en trop grande quantité d'une hormone, la dopamine, dans une zone précise du cerveau, l'accumbens.
Cette hormone procure une sensation de satisfaction et de plaisir. Ici, le corps réclame lors du sevrage tabagique sa dose de nicotine pour retrouver ces sensations. Les chercheurs pensent que le couple dopamine/nicotine n'est pas le seul rouage de ce mécanisme de dépendance.
Mais l'implication d'hormones autres que la dopamine reste un mystère.
Bien sûr cette triple dépendance équivaut à un triple sevrage. Cela ne facilite pas la tâche mais dresser un tableau des bénéfices de l'arrêt aide à prendre sa décision.
A court terme, les risques d'infarctus du myocarde baissent de 50% après un an d'arrêt. Pour les risques d'atteintes cérébro-vasculaires, ils équivalent à ceux d'un non-fumeur après un an d'arrêt. Pour le cancer du poumon, on parle d'une baisse du risque après 5 ans d'arrêt.
A long terme, le risque d'infarctus du myocarde équivaut à celui d'un non-fumeur après 5 à 20 ans d'arrêt. Pour les atteintes cérébro-vasculaires l'ex-fumeur est sur un pied d'égalité avec le non-fumeur après 1 an d'arrêt. Enfin, pour le cancer du poumon, les risques diminuent de 50 à 90% après 15 à 20 ans d'arrêt.
En ce qui concerne les méthodes pour arrêter de fumer, elles sont multiples. Incontestablement, il n'existe aucune méthode miracle, ni de méthode unique. Les individus réagissent différemment au tabac. Les uns connaissent davantage la dépendance psychologique, les autres la dépendance physique. Certains n'ont d'ailleurs aucune dépendance physique.
Dans tous les cas, les médecins recommandent cependant une consultation en tabacologie pour trouver la méthode adaptée selon leurs besoins.
Les études françaises ont montré que, grâce à ces consultations, les fumeurs avaient 5 fois plus de chances d'arrêter de fumer définitivement. Enfin, il n'est jamais trop tard pour arrêter de fumer.
Quelque soit l'âge, le niveau de dépendance, le nombre de cigarettes fumées, les risques de maladies baissent immédiatement après l'arrêt. |