Elles sont de l'ordre du sentiment, de l'imagination.
C'est le retour à l'auto-estime qui comporte trois volets : la fin de l'esclavage tabagique, la récupération d'une pureté initiale, enfin la fierté d'avoir réussi à s'arrêter.
Liberté : la fin de l'esclavage
Tout fumeur "accro"a connu cela :
- La panique lorsque l'on arrive à la dernière cigarette et qui traduit la peur, la hantise du paquet vide.
- L'énervement lorsque l'on a une cigarette, mais pas de feu pour l'allumer, ou lorsque l'on arrive à sa dernière allumette et qu'il ne faut surtout pas la "louper".
- La recherche du bureau de tabac le soir, tard, ou le dimanche, pour se procurer l'indispensable paquet qui va vous permettre de passer la journée voire même la soirée.
Bref, une dépendance au tabac et à tout son matériel d'accompagnement. Tout ceci ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir pour vous.
Désintoxication nicotinique : être physiquement "clean"
Petit à petit, après l'arrêt de la cigarette, tous les petits signes indirects du tabagisme vont disparaître.
Votre haleine redeviendra plus fraîche et vos dents ne seront plus jaunies.
Votre teint redeviendra frais ; vous retrouverez votre allant et votre gaieté, etc.
Vous vous sentirez lavé, désintoxiqué.
L'environnement lui aussi sera nettoyé, l'air sera pur, les rideaux blancs, le cendrier propre.
Fierté et valorisation : s'imaginer en non-fumeur après les avoir enviés
C'est une force, de ne pas être dépendant du tabac.
La valorisation du non-fumeur devrait être un des principaux axes des campagnes anti-tabagiques.
J'ai moi-même autrefois éprouvé cette sensation de jalousie envieuse envers ceux qui pouvaient se passer de tout ce dont j'étais dépendant.
Songez donc que le fait de vous arrêter va pouvoir vous faire rentrer dans cette catégorie privilégiée à laquelle vous serez fier d'appartenir désormais :
Fierté vis-à-vis de vous-même, d'avoir réussi à vous libérer de la contrainte tabagique.
Fierté vis-à-vis des autres : satisfaction de pouvoir désormais lire l'admiration dans les yeux de ceux qui ont continué à fumer et l'approbation dans ceux des non-fumeurs.
Fierté enfin de pouvoir répondre "non" lorsque l'on vous proposera une cigarette.
Attention toutefois à ne pas devenir plus intolérant que ceux qui n'ont jamais fumé ; n'oubliez pas que vous avez gêné les autres avant d'être vous-même gêné.
S'arrêter pour les autres/pour quelque chose d'autre
Il est parfois plus facile de s'arrêter pour quelqu'un ou quelque chose d'autre que pour soi-même ; c'est ainsi.
Même dans ces cas, il convient cependant que votre motivation vienne du plus profond de vous-même et ne vous soit pas imposée par des éléments extérieurs à votre volonté.
Pour les autres
Il doit s'agir d'un arrêt du tabac de solidarité.
Vous ne devez pas vous arrêter sous la pression de quelqu'un, mais pour apporter quelque chose à quelqu'un.
Il s'agit d'un véritable désir de protection envers les non-fumeurs, surtout ceux que l'on peut estimer plus fragiles : un enfant, né ou à naître, une femme enceinte, une personne âgée.
Tout ceci posant le grave problème du tabagisme passif que nous avons déjà évoqué. Tout fumeur doit se sentir une responsabilité vis-à-vis de ces gens.
Pour aider un autre fumeur à s'arrêter.
Quelqu'un qui fume peu décide de s'arrêter pour aider un gros fumeur, par exemple dans le milieu familial ou au travail : j'ai mis des fils à l'oreille à tout un atelier qui avait arrêté de fumer en même temps.
Pour donner l'exemple à un jeune tenté par le tabac : une véritable prévention active.
Pourrait-on imaginer une chaîne de solidarité antitabac, au niveau de laquelle un ancien fumeur s'engagerait à parrainer un fumeur qui cherche à s'arrêter, et à lui fournir des renseignements techniques et une aide psychologique ?
S'arrêter de fumer pour une idée
On peut s'arrêter par exemple pour une idée d'écologie planétaire et imaginer à cette échelle le globe terrestre comme un immense cendrier fumant.
C'est le problème du tabac-pollution rapporté aux autres pollutions industrielles, etc.
À l'échelon de l'individu, une chose est certaine, le tabac est la plus grave de toutes les auto-pollutions.
Cultiver notre motivation
Pour nous aider à cultiver et à renforcer notre motivation, nous pouvons aussi faire appel à l'invocation à une puissance supérieure, autrement appelée prière, qui pourra s'adresser, suivant que l'on est croyant ou non, soit au Créateur universel, soit aux neuf dixièmes de notre cerveau qui sont inemployés à la base et auxquels on peut faire appel en cas de besoin.
Il serait temps à présent de faire le tour de nos motivations, de sélectionner celles qui parlent le plus à notre esprit (ne pas oublier qu'au départ le tabagisme est une attitude) ; à la limite même, d'en choisir une seule, si elle ressort nettement des autres, par exemple l'admiration jalouse envers le non-fumeur ; la cultiver comme une graine, l'évoquer souvent ; bref, lui faire prendre dans notre vie une place plus grande que la motivation à fumer.
Nous devons répertorier et établir clairement les motivations qui nous semblent le plus nous convenir et de plus y penser, y repenser tous les jours, jusqu'à ce qu'elles deviennent une véritable idée fixe.
En résumé : pour avoir une motivation valable
- Il doit s'agir d'une motivation positive.
- Elle doit venir du plus profond de nous.
- Il faut favoriser les motivations de l'ordre du sentiment (plus profondes, elles se cultivent plus facilement).
- Il convient de cultiver cette motivation.
En conclusion de ces différentes motivations, on peut citer cette très belle phrase d'un ancien fumeur : "J'ai commencé à fumer pour faire comme les autres, j'ai décidé d'arrêter pour redevenir moi-même."
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