En matière de tabac, comme pour d'autres substances addictives (alcool, médicaments, etc.), la dépendance des uns n'est pas celle des autres.
En dehors des fumeurs très occasionnels, on ne peut mettre dans le même sac ou ranger dans la même catégorie des gens qui fument moins de 5 cigarettes par jour et d'autres qui en fument deux ou trois paquets.
Et là, ce n'est plus le tabac lui-même qui est en cause, mais le profil psychologique de l'individu.
C'est identique pour l'alcool : certains, raisonnables, boivent un apéritif 3 fois par semaine, alors que pour d'autres il en faut 10 par jour.
Conséquence pratique : les fumeurs faibles de moins de 5 cigarettes par jour peuvent ne pas avoir une nécessité absolue de s'arrêter, et s'ils veulent le faire, ça ne pose pas de problèmes.
Quant aux autres, les accros au tabac, ils doivent arrêter totalement.
C'est la loi du tout ou rien : il est illusoire de penser qu'on va se limiter durablement dans le temps à 4 ou 5 cigarettes par jour, sinon on n'aurait jamais
quitté ce niveau de dépendance.
Il s'agit d'une véritable maladie de civilisation, conjonction de facteurs personnels : pression du stress, tendance à l'inquiétude ou à l'anxiété, désir d'adhésion sociale, et de facteurs sociologiques : environnement pro-tabagique, pression omniprésente du lobby du tabac, consumérisme et publicité mélangés et rôle pour le moins ambigu de l'État, qui trouve lui aussi son intérêt dans "l'affaire".
Le tout favorisé par une époque peut-être chaotique, qui fait du tabagisme une véritable maladie de civilisation.
Le tabagisme est d'ailleurs beaucoup plus sournois que l'alcoolisme, car si l'on ne peut pas boire toute la journée sans que sa vie s'en ressente, on peut toutefois fumer toute la journée en menant une vie apparemment normale.
Et si l'image du fumeur commence à se dégrader, il est encore beaucoup mieux vu que l'alcoolique.
On peut donc dire que le tabac est une drogue tolérée, une toxicomanie acceptée.
Ce qu'on peut affirmer avec certitude, c'est que la grande majorité des fumeurs pratiquent le "tabagisme .inconscient", celui qui envahit l'existence sans qu'on le réalise vraiment.
Une fois prise la décision de cesser de fumer, redevenir un fumeur conscient sera un élément capital de la préparation du terrain, avant d'arrêter la cigarette.
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