L'accoutumance de départ est gestuelle et sociale, puis petit à petit elle se double d'une accoutumance à la drogue nicotinique.
Progressivement, se développe une double dépendance :
Dépendance psychologique ou comportementale liée à des situations positives, à des situations négatives ou à des souhaits de relation avec autrui : on offre une cigarette. C'est elle qui survient en premier ; elle peut être gestuelle, c'est le geste de la cigarette, ou orale, c'est le besoin d'avoir quelque chose dans la bouche.
Dépendance physique liée aux effets de la nicotine sur le système nerveux central, d'apparition progressive et secondaire.
Ces deux types de dépendances ne sont d'ailleurs pas toujours répartis également chez le même individu et il peut y avoir prédominance de l'un ou de l'autre.
Au total, on peut dire que ce qui est tout d'abord une attitude devient une habitude, puis enfin une servitude.
La coexistence de ces deux types de dépendance chez le même individu explique tout à fait :
D'une part, les trois motivations essentielles du fumeur, qui ont en commun le facteur "bouche" :
- Pour le plaisir/esthétisme : pour la volute/les ronds.
- Pour le geste/contre le stress : c'est le rideau de fumée.
- Pour la nicotine/contre le manque : c'est le shoot nicotinique.
D'autre part, l'existence des différents types de cigarettes dans la journée :
- Les préférées : celles qui sont fumées "pour le plaisir".
- Les nécessaires : qui correspondent à une dépendance physique et/ou comportementale.
- Les automatiques : celles que le fumeur inconscient consomme sans s'en apercevoir.
On peut dire qu'il existe un véritable cycle infernal des dépendances, puisque la dépendance psychologique, le geste de fumer, a tendance à augmenter le nombre de cigarettes dans la journée ; cette augmentation du nombre de cigarettes augmente l'apport de nicotine et donc aggrave la dépendance physique à cette drogue.
Cette dépendance nicotinique a tendance à aggraver, à fixer en quelque sorte la dépendance comportementale.
Le fumeur est ainsi pris dans une spirale dont il n'est pas facile de sortir.
Toutes les dépendances sont définitivement constituées et se complètent l'une l'autre.
La dépendance comportementale entraîne une dépendance physique, qui elle-même fixe la dépendance comportementale à la seule cigarette.
Le tabac a envahi notre existence.
Vous remarquerez que les deux dépendances ne sont pas apparues en même temps mais l'une après l'autre, dans un ordre bien déterminé : la dépendance comportementale en premier, puis la dépendance physique, ce qui est logique puisque la nicotine est liée à la cigarette et que la cigarette est liée au geste.
II paraîtra donc tout à fait logique, pour nous débarrasser du tabac, de supprimer ces dépendances l'une après l'autre et dans l'ordre même de leur arrivée.
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