C'est l'apport, à un rumeur qui vient de s'arrêter, d'une certaine quantité, variable dans le temps, de nicotine dite propre, c'est-à-dire sans les autres composants de la fumée de tabac.
Elle a pour but d'adoucir le sevrage et minimiser les inconvénients du manque nicotinique... et les risques de récidive qu'il comporte.
Cette nicotine peut être extraite du tabac ou synthétisée ; elle semble plus efficace dans le premier cas.
Comprendre le risque
Les produits de la substitution nicotinique sont libérés de la prescription médicale (sauf pour les mineurs) ; toutefois les conseils d'un professionnel de santé, médecin, pharmacien ou tabacologue, sont loin d'être superflus.
L'apport à l'organisme peut se faire, soit à travers la peau c'est le timbre, soit à travers les muqueuses, buccale comprimé, gomme, inhaleur ou nasale c'est le spray.
Dans le premier cas, l'apport est continu et automatique pendant tout ou partie de la journée.
Dans tous les autres cas, c'est le fumeur lui-même qui déclenche l'apport nicotinique, un peu comme pour la cigarette.
La substitution se déroule en deux temps
Une première phase où l'apport de nicotine est constant, toujours inférieur, en tout cas jamais égal ou supérieur à l'apport des cigarettes, le temps de se déshabituer de l'apport nicotinique par la cigarette, quelle que soit l'importance donnée au geste.
Cette phase dure environ un mois.
Le niveau de la substitution nicotinique est bien entendu adapté en fonction de la dépendance nicotinique retrouvée au test n° 2.
Pendant ce temps, vous aurez appris à remplacer le geste/réflexe-cigarette par une autre habitude, geste ou attitude : usage de l'inhaleur, gomme ou comprimé, respiration contrôlée...
La deuxième phase comporte la diminution progressive de l'apport de nicotine "propre", aboutissant au sevrage total ; elle se déroule sur deux mois environ.
Sur le plan des dépendances, on peut dire qu'ainsi le sevrage se déroule en deux temps :
dans un premier temps, on se débarrasse de la composante comportementale/gestuelle ;
dans le deuxième temps, on se débarrasse de la dépendance physique/nicotinique.
Plus les modalités de la substitution nicotinique se rapprochent de celles de l'apport nicotinique "habituel" du fumeur, moins l'organisme est perturbé ; plus le fumeur est impliqué, plus le succès est présent et durable.
Sur ce plan, du moins au plus recommandable, on peut distinguer : l'apport continu sur 24 h, l'apport discontinu sur 16 h, l'apport à la demande.
Les autres avantages de la substitution nicotinique
Hormis son avantage essentiel qui est de pallier la double dépendance au tabac : absence de manque à la nicotine plus geste de substitution à la cigarette, la substitution nicotinique présente de nombreux autres atouts, tant sur le plan physique que sur le plan psychologique.
Avantages physiques de la "nicotine propre"
Elle est beaucoup moins dangereuse que le tabac "complet" : pas d'oxyde de carbone, pas de goudron cancérigène, pas d'irritant bronchique, pas non plus de papier de cigarette.
Elle permet une anticipation sur le sevrage total (très important si l'on a déjà arrêté plusieurs fois) et permet la reprise de certaines activités physiques et une rééducation respiratoire qui est très importante.
De plus, elle entraîne rapidement l'arrêt des petits signes physiques (doigts jaunes, haleine, olfaction, odeurs...).
On a ainsi l'exemple anticipé de ce que peut être une vie totalement libérée du tabac.
On peut se voir par avance en non-fumeur.
Avantages psychologiques
Les substituts nicotiniques sont la matérialisation d'une motivation et d'un engagement. Ils prennent la place libérée par la cigarette et le paquet, sans toutefois les remplacer.
On a remplacé un système, la cigarette, par un autre système, temporaire celui-là, la substitution nicotinique.
Il n'y a pas de sensation de vide ou de panique post-tabagique.
En fait, les substituts nicotiniques réalisent aussi sur le plan psychologique l'étape intermédiaire entre la cigarette et la libération du tabac.
On a alors la sensation d'avoir, en quelque sorte, un allié toujours présent dans la lutte contre le tabac ; on ressent à la fois une sensation de sécurité, mais aussi de liberté et d'auto-prise en charge.
Ce qu'on ne peut pas demander à la substitution nicotinique
De remplacer la motivation : elle ne peut que la mettre en pratique, la soutenir, l'aider.
De donner les mêmes sensations que la cigarette : elle est, nous l'avons déjà dit, une alliée contre le tabac, pas une complice pour aboutir à une autre astreinte.
Enfin, de résumer à elle seule le sevrage tabagique ; le changement de l'hygiène de vie, les exercices respiratoires par exemple sont notre part de ttavail à effectuer dans le cadre de l'interactivité.
Les incidents de parcours et leurs parades
Aucune technique n'est exempte d'incidents de parcours, ce qui ne veut pas dire bien sûr obligatoirement échec ; le tout, c'est d'en retrouver la cause et d'imaginer une parade adaptée.
Incidents en début d'utilisation
Troubles liés à une mauvaise évaluation des dépendances, tout particulièrement la dépendance nicotinique qui peut avoir été :
- Sous-estimée : se traduisant alors par des signes de "manque" atténués : énervement, insomnies...
- Surestimée : les signes sont alors ceux d'un surdosage nicotinique : maux de tête, malaises... voir la première cigarette !
Parade : Il faut alors reprendre les tableaux d'évaluation et rectifier le tir.
En cas de doute : il faut partir d'une dose inférieure et réajuster secondairement, car le surdosage, même exceptionnel, reste dangereux.
Incidents en cours déphasé de stabilisation
Les mêmes troubles peuvent survenir, mais de manière fluctuante :
- Soit parce que vous vous déshabituez plus rapidement que prévu de la nicotine.
C'est une heureuse surprise mais il faut alors réévaluer votre dépendance à la baisse.
- Soit qu'une période de tension ou de stress soit survenue inopinément.
Il faut tout d'abord pratiquer des techniques anti-stress avant d'envisager une augmentation de l'apport nicotinique.
Ceci en ayant toujours à l'esprit que la dose totale de nicotine apportée par la substitution nicotinique doit toujours être inférieure à la dose apportée par vos cigarettes habituelles.
Incidents lors de la phase de diminution
Certains anciens fumeurs éprouvent quelques difficultés à "décrocher" des substituts nicotiniques.
Dans ces cas, la diminution sera encore plus progressive, en fractionnant les apports nicotiniques.
Il faudra faire la différence entre une dépendance résiduelle à la nicotine "propre" et une dépendance comportementale au mâchage d'une gomme ou à l'inhaleur.
Les contre-indications à la substitution nicotinique
Certaines sont évidentes : les rumeurs intermittents les rumeurs de moins de 5 cigarettes ou ceux dont le test de dépendance nicotinique est inférieur à 3.
Tous ceux-là peuvent arrêter sans aide.
Les autres contre-indications (femmes enceintes, cardiopathies, etc.) ne sont que théoriques, dans la mesure où ces gens sont déjà sous nicotine "sale" ; le vrai problème est de ne pas se mettre en surdosage en continuant à fumer.
Enfin, bien sûr, et c'est certainement le conseil le plus important, il faut tenir les produits de substitution nicotinique à l'écart de la portée des enfants.
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